Page:Nagaoka - Histoire des relations du Japon avec l'Europe aux XVIe et XVIIe siècles, 1905.djvu/93

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vu dans les bouddhistes des gens belliqueux et des adorateurs fanatiques ; certains bonzes n’étaient rien moins que de vrais seigneurs féodaux, et c’était pour diminuer le plus possible cette puissance bouddhique qu’il avait autorisé la prédication du christianisme. Nous savons qu’il ne vit pas les choses tourner comme il les avait rêvées.

Les progrès faits à cette époque par la religion chrétienne ne doivent pas seulement être attribués à la liberté de prédication donnée par Nobounaga. La décentralisation la plus large régnait alors au Japon, à tel point que ce pays semblait un amalgame de nombreux petits États, et si Nobounaga, comme dictateur féodal, détenait le pouvoir central, il faut reconnaître que chaque seigneur restait tout à fait indépendant dans sa province. Dans ces conditions nous devons reconnaître que si Nobounaga a été en quelque sorte l’initiateur du christianisme au Japon, ce sont surtout les seigneurs qui, en embrassant cette religion et en en devenant les zélés protecteurs, ont contribué à l’implanter solidement dans ce pays. Au nombre de ces derniers il faut tout spécialement en mentionner trois de Kiou-Siou : Otomo, Arima et Omoura. On trouve dans les ouvrages relatifs à l’histoire du Japon de nombreux faits qui démontrent toute l’ardeur et tout le dévouement qu’employèrent ces seigneurs à l’égard du christianisme. Nous rappellerons simplement ici qu’Otomo envoya des ambassadeurs au gouverneur de Goa, à l’occasion du retour de François Xavier et que plus