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même. Je sais, par expérience, que vous êtes un excellent confesseur.

— Certes, approuva Pierre, mais je me garderai bien de me présenter deux fois à votre tribunal, grand-père. Vos sermons sont courts, mais efficaces.

— Que demandes-tu de plus à un sermon ?

— Rien, grand-père ; essayez de leur pouvoir sur ces récalcitrants.

Mme Michel avait une nouvelle servante et quoique celle-ci n’eût aucun lien de parenté avec Catherine, elle semblait avoir hérité de ses vertus.

Mme Michel était encore dans la période de l’en­chantement qui est toujours la première, par tous pays ; il est vrai que, pendant ces derniers jours, elle avait découvert tant de ravages dans le vaisselier, à l’office et autres lieux divers, que cela la prédis­posait à la bienveillance.

Pendant l’intérim, Valentine avait aidé sa mère, avec beaucoup de complaisance et ne s’en était point trouvée fatiguée.

— Voyez-vous, Gabrielle, disait maître Stenneverck à sa bru, qu’essuyer la vaisselle ou frotter les bahuts, n’est point pernicieux pour la santé.

Mais la nouvelle servante, en entrant en fonctions, rendit des loisirs à sa jeune maîtresse ; celle-ci recom­mença à broder près de la fenêtre.

Elle s’y tenait, ce jour-là, en la compagnie de grand-père Frantz et, sans s’en rendre compte, rêvait son aiguille à l’air.

— Valentine, dit tout à coup l’aïeul, penses-tu encore au commandant Belormeau ?

Une flamme monta au visage de la jeune fille.

— Oui, grand-père, dit-elle, pour maudire la cré­dulité de certaine sotte de votre connaissance.

— Voici un aveu sincère et louable… ma petite fille, sais-tu ce que je veux te dire : c’est qu’il ne faut pas être trop sévère avec soi-même.