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C’étaient de vieilles connaissances.


CHAPITRE XXVIII

Où Marine prend une résolution énergique.


Encore plus de trois mois écoulés. Là-bas nos soldats luttaient toujours contre les Russes et, avec moins de succès, contre l’hiver.

En tombant du 5 au 18 janvier, la neige couvrit entièrement le sol de la Crimée. Le choléra envahit de nouveau les deux camps.

« L’armée anglaise, moins résistante que la nôtre, s’en va par tous les bouts, diminuant de cent hommes par jour ; je ne sais où s’arrêtera ce principe de consomption chez nos alliés. » (Lettres du général Canrobert.)

Et l’armée russe augmentait à proportion.

Malgré le zèle des chefs et des marins, les vivres et les munitions n’arrivaient pas régulièrement. Mal nourris, mal abrités, les chevaux mouraient ; ceux d’Afrique et les mulets résistèrent seuls. Tous les arbres et jusqu’aux moindres souches avaient été brûlés et le charbon de terre manquait souvent. En janvier, deux mille cinq cents hommes furent congelés, dont la moitié succomba. Blessés ou malades, neuf mille soldats ou officiers entrèrent alors aux ambulances, et il fallut les remplacer.