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Page:Narrache - Jean Narrache chez le diable.djvu/16

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par exemple, « Le petit Albert » ou « Le grand Albert » ? Cherchons.

Le premier livre qui me tombe sous la main est « La Légende dorée » de Jacques de Voragines, tout à côté des « Dames galantes » de Brantôme. Drôle de voisinage, vous en conviendrez. Inutile de feuilleter. « La Légende dorée » ne traite que de gens qui se sont rendus au ciel ou qui s’apprêtent à y monter. Mon voyage ne sera pas, évidemment, dans cette direction.

Mais toutes ces réflexions ne m’avancent pas. Retournons à ma bibliothèque… « Eurêka ! » comme s’écrieraient tant de gens qui ont fait leurs études classiques dans les pages roses du Petit Larousse. J’ai trouvé… « Le diable boiteux », (pas de Sacha Guitry, mais de Lesage, pas Jean, mais René-Alain Lesage). Comme l’auteur est décédé vers 1748, son livre n’est pas un des « best-sellers » de la semaine, et ni l’auteur, ni son éditeur n’ont la moindre chance d’être dédommagés de leur fiasco par notre paternel gouvernement.

« Le diable boiteux » ! Enfin, je crois avoir trouvé le personnage qu’il me faut. D’abord, j’ai quelque chose de commun avec lui ; il est boiteux, mon style l’est aussi. Si, par hasard, vous ne vous en êtes pas encore aperçu, mes meilleurs amis auront tôt fait de vous ouvrir les yeux. À quoi servirait-il d’avoir des amis s’ils ne médisaient pas de vous ?

En feuilletant le bouquin, j’ai réappris que le diable boiteux s’appelait Asmodée et qu’il était à la fois le diable de l’amour et de la chimie. Je ne vois guère de rapprochement entre l’amour et la chimie. Il faudra que je me renseigne sur ce point, auprès de certain chimiste qui, fatigué de