Page:Narrache - Jean Narrache chez le diable.djvu/25

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tôt. J’ai un chalet assez confortable au bord du Styx… Ça te surprend que j’aie un chalet ?  »

— « Pas le moins du monde ! Je connais plus d’un bandit et plus d’un politicailleur qui ont leur chalet et même leur île. »

— « Alors, je t’emmène passer quelques jours chez moi. En retour… »

— « En retour ? Tu me donnes la frousse !  »

— « Laisse-moi donc parler ! En retour, tu me renseigneras sur une foule de détails, sur des choses et des gens que tu dois connaître. »

— « Je commence à comprendre. Nous dialoguerons. Ce ne sera pas une conférence ni un séminar, ni un colloque, ni une de ces réunions où des gens qui n’ont rien à dire le disent magnifiquement en trois-quarts d’heure ou une heure et demie, si on ne leur clôt pas le bec. »

— « Tu devrais bien savoir que, dans toutes ces grandes parlottes, appelle-les comme tu voudras, il y a surtout des gens qui parlent, parce qu’ils ont à dire quelque chose, sans avoir quelque chose à dire. »

— « Concedo », comme disaient les avocats au temps où ils savaient le latin. Je ferai mon possible pour te renseigner. J’irai jusqu’à faire comme certains journalistes ; je te renseignerai sur des choses dont j’ignore le premier mot. »

— « Parfait ! Je te ramènerai ensuite. Si, toutefois, nous avons une chance de nous rendre jusqu’au fond des enfers, pour y rencontrer Lucifer, je t’y conduirai. »

— « Partons tout de suite ! Mes amis seront si contents !… Mais j’y pense ! Comment voyagerons-nous ? »