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Page:Narrache - Jean Narrache chez le diable.djvu/26

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— « C’est tout simple, ma cape nous servira d’ailes. »

— « Oui ! Mais, moi, je n’ai ni cape, ni ailes, tu le sais bien. »

— « Encore tout simple. Tu n’auras qu’à empoigner la queue de ma cape et à t’y bien tenir. »

— « Dire que j’aurai tiré le diable par la queue durant toute ma vie et que, pour une fois, cela me mènera quelque part !… Seulement,… seulement, j’y pense. Tout à coup, je lâche… ? J’en ai tellement vu qui ont tiré le diable par la queue et qui, un bon jour, ont fini par aller s’éreinter, en tombant dans une maison de « finance ».

— « Eh bien, si tu le préfères, grimpe sur mon dos. Ce sera d’ailleurs plus commode, si nous voulons causer en cours de route. »

— « Te grimper sur le dos ? Ça, ça va me changer. Il y en a tant qui ont voulu me monter sur le dos, au cours de mon existence ! »

— « Bon ! Assez jaser. Ouvre la fenêtre, grimpe sur mon dos et partons. »

— « Avant de partir : autrement dit, comme Valentin chante dans Faust : « Avant de quitter ces lieux, ciel natal de mes aïeux ! »

— « Vas-tu finir de me raser avec ton Faust ? »

— « Je ne fais que commencer. »

— « Eh bien, attends que nous soyons rendus à mon chalet. »

— « Avant de quitter ces lieux… »

— « Tu ne vas pas recommencer, hein ? »

— « Non. Mais avant de partir, je t’offre le coup de l’étrier. Pendrais-tu une bonne rasade de rhum ? »

— « Sans vouloir faire le difficile, je préférerais de l’esprit… »