Page:Narrache - Jean Narrache chez le diable.djvu/50

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remplies de cigarettes et de cigares, lampes électriques aux formes et aux abat-jour indescriptibles. Sur les murs, les inévitables « pin-up girls » : Liz Taylor avec son air idiot, déguisée en Cléopâtre, Jane Mansfield avec un chien rose qui semblait plus intelligent qu’elle, ce qui n’est, d’ailleurs, pas difficile. Dans un coin, nous faisant face, l’inévitable appareil de TV. Franchement, je me demandais si j’étais chez le diable ou dans le chalet d’un de nos snobs de Hampstead, d’Outremount, de Laval-sur-le-Lac, voire même de la Grande-Allée à Québec.

Tout à côté de la TV, je remarquai un étrange appareil, tenant à la fois de la télévision et du téléphone par son écran et son cadran couvert de lettres et de chiffres. Je ne pus contenir ma curiosité et demandai ce que c’était. Mon hôte m’expliqua que c’était tout simplement un « télé-vidéo ».

— « Vois-tu, il te suffit de signaler un numéro pour que t’apparaisse celui à qui tu veux parler. »

— « Merveilleux ! »

— « Pour signaler, c’est la simplicité même. Tu inscris sur une fiche le nom et la profession de celui avec qui tu veux communiquer, et tu glisses la fiche dans l’ouverture que tu verras à droite. La communication s’établit aussitôt. »

— « Admirable ! Est-ce qu’on ne peut communiquer qu’avec les gens qui sont en enfer ? »

— « Qu’un type soit au ciel, au purgatoire ou en enfer, tu peux l’atteindre. Mais, vu que tu n’es pas encore mort, tu ne pourras pas savoir où il est. »

— « Ça, ça me désappointe un peu ! »

— « Tu pourras parler à tes amis. Tu en auras