Page:Narrache - Jean Narrache chez le diable.djvu/58

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

L’ART DE
GOUVERNER
LE POPULO


Le lendemain, notre vie s’organisa au chalet, et la plus grande partie de notre temps se passa en longues conversations sur les sujets les plus divers et les plus inattendus. D’aucuns diront que le coq-à-l’âne y était à l’honneur. De toute façon, je rapporte ici quelques-uns de nos entretiens, au meilleur de ma mémoire.

— « Si tu te rappelles bien, me dit mon hôte, tu m’as promis de m’éclairer sur une foule de points que je ne saisis pas très bien dans la vie de tes gens du Québec. »

— « Brrr ! Les points insaisissables de notre vie ? Tu as choisi là un sujet inépuisable, mon cher. La vie, celle de nos gens du Québec et la vie tout court, quel tissu de contradictions ! Tu devrais le savoir. »

— « Je le sais fort bien, puisque je suis le diable de la Contradiction ! »

— « En tout cas vas-y ; je suis prêt à tenir parole. Je ne suis pas politicien, moi ! »

— « C’est justement de politique que je veux te parler ! Je me suis souvent demandé d’où venait le formidable ascendant de certains de vos