Page:Nau - Force ennemie.djvu/284

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per le plus tôt possible et même déclare tout haut, assez maladroitement selon mon habitude, que je ne tarderai pas à la délivrer de ma présence.

Malheureusement mon ami me parle d’une de mes vieilles poésies (?) qu’il a le tort de juger supportable. Cela m’étourdit d’une capiteuse bouffée de vanité ; je m’échauffe, je cause, je suis pétillant de sottise. On sert du thé ; je bavarde encore, de plus en plus satisfait de ma ridicule personne, malgré quelques nuances d’étonnement qui se manifestent sur les visages encore affables mais peut-être ennuyés. Je devine, enfin, que j’ai assez fatigué mon monde et qu’une prompte retraite s’impose. Je vais me sauver ; je prépare même ma phrase de départ quand, — ô fatalité ! — le timbre de la porte du « carré » retentit. Bientôt se présente un Monsieur que je prends pour un visiteur quelconque.

…Et ne vais-je pas m’aviser, moi, l’ours mal léché, plein d’un assez raisonnable mépris pour les œuvres qui traitent de la « Civilité puérile et honnête », — ne vais-je pas m’aviser de me souvenir — fort inexactement, du reste, — de mes auteurs pseudo-mondains ! J’en oublie la migraine de Mme  Nélix… (Que dit Mme  Augusta du Pont-aux-Choux dans son immortel non moins qu’étonnant livre « La Politesse non folâtre mais bourgeoisement suave » ?…)

Elle s’exprime à peu près ainsi en termes que je ne garantis pas, mais dont je crois rendre le sens : « Lorsqu’un nombre suffisant de « personnes »