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Page:Nau - Hiers bleus, 1904.djvu/43

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HÏBRS BLEUS

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La compatissante Marie,

La Vierge maternelle dont ’’œil brille

Des diamants divins des larmes implorantes,
Vêtue ainsi que les Madones de Castille,

Descend vers nous, lente, en des blondeurs transparentes
Vers nous. les abandonnés des îles torrides
Puisque le ciel aux violences bleues

Inonde les palmes fastueuses

Puisque les forêts menaçantes, comme avides,
Cernent la plage étroite qui s’éclaire

Des conquérantes blancheurs d’une pauvre église
Aux courts et lourds clochers ibères.

Et la vision rassurante qui s’irise

D’une lueur que l’on voulut surnaturelle
N’est plus la Vierge alhe des chapelles

Où s’ailèrent nos âmes enfantines

Montant si haut, si droit, si peu craintives
Entre les élancements des ogives

La < Bonne Vierges qui veillait près des courtines
Des petits lits aux longs songes

Légers de nacre aérienne et duveteuse
Dont l’image, mystère exquis, en nous prolonge
Celle si jeune et si tendrement soucieuse
Que nos mères ont oubliée

L’image d’alors d’HHes-mëmes;

La Sainte Vierge avec des mots tout blancs priée,