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HtERS BLEUS

Des mots d’une blancheur transparente de gemmes,
La ncur céleste si neigeusement candide,

Le tys nimbé de rayons stellaires

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Non. Celle qui fait ma tristesse moins aride,
Qui veut bien partager du regard ma misère
Et donne un charme d’exotique sanctuaire
A la frêle cabane des grands bois

Où sans elle, à ce jour smaragdin qui s’égare
Sur te sol brut, tes vertes parois

Ht de rares engins primitifs et barbares

Natvement peints et sculptés,

Ne se révélerait qu’un refuge d’attente

De malheureux natifs sans cesse dépistés

P:;r les terreurs des Solitudes foisonnantes.
Celle qui parle si nettement et si bas

D.’ns l’énorme et confus frissonnement des feuilles,
Dont le geste pitoyable m’accueille,

Parfois désespéré, toujours souffrant et las,
Mieux que le prêtre plein de craintes fraternelles,
De pitié tendre pour les âmes dans la nuit,
Sait venir aux humbles qu’Elle appelle,

Qu’Elle arrache à la force âtre qui les poursuit.

La blanche Reine des Souveraines,
Celle qui donna la chair de son cœur,