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CHAPITRE I

L’Amitié.


Il est une affection honnête, sainte autant que tendre et inviolable, fondée sur l’estime réciproque, sur une conformité d’inclination et de volonté.

Délicate et noble, exaltée par tous les sages de la terre, toutes les nations l’ont eue en honneur. Les Gentils ne se purent défendre même de l’envier aux premiers chrétiens à qui la bouche la plus pure la recommanda, comme en devant être à jamais le signe de marque.

Un vieux peuple la représente sous les traits d’une personne jeune, vêtue d’une tunique sur la frange de laquelle on lit :

la mort et la vie

Sur son front sont gravés ces deux mots :

l’été et l’hiver

Son côté est ouvert jusqu’au cœur, qu’elle montre du bout du doigt, avec ces deux mots :

de près et de loin