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Oh ! non, point d’appui, point de secours, point de port contre la tempête et le péril, rien de comparable.

Un temps, je crus posséder de ces nobles amis. Je fus un insensé que de le croire.

Je pardonne à ceux qui me trahirent.

Ils sont plus malheureux que moi.




CHAPITRE XII

L’Amitié, consolation du dernier âge, ange des derniers moments.


Au seuil de la vieillesse, les avantages de l’amitié sont d’autres sortes.

Pour vivre moins malheureux jusques aux extrêmes limites, la sagesse des hommes saurait-elle jamais trouver mieux ?

Avec elle, on est toujours jeune ou l’on vieillit sans trop s’en apercevoir.

Avec elle, le cœur conserve sa chaleur ; l’esprit, sa lucidité ; la mémoire, sa fraîcheur. Un ami trouve son ami toujours le même. Un octogénaire, avec sa couronne de cheveux blancs, conserve, dans le cercle de ses aînés, sa dénomination d’enfant.