Page:Nerval - Élégies nationales et Satires politiques, 1827.djvu/36

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Que l’on ignore encor si, du fond de l’abîme,
Jalouse de ta gloire, et croyant la ternir,
La haine de l’enfer amoncela l’orage,…
Ou, du trop de grandeur dont tu fis ton partage,
Si l’équité du ciel prétendit te punir !

IV.

Dans cette héroïque retraite,
Qui des guerriers français a moissonné la fleur,
L’enfer ou le ciel fut vainqueur…….
Mais nul pouvoir humain n’eut part à leur défaite. —
C’est en vain que du Nord les hideux bataillons,
Palpitans d’une horrible joie,
Fondaient sur les mourans en épais tourbillons,
Comme des corbeaux sur leur proie : —
Ardens, ils s’élançaient : mais, au bruit de leurs pas,
De quelque arme usée ou grossière
L’agonie un instant armait son faible bras,
Par un dernier effort, s’arrachait à la terre,
Que de morts elle allait couvrir….
Et dans cette couche guerrière
Exhalait le dernier soupir !