Page:Nerval - Choix des poésies de Ronsard, 1830.djvu/30

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bien peu, comme la peau et la éouleurj tandis qu’en ceux-là on peut prendre la chair, les Os, les nerfs et le sang. »

» Lis donc, et relis premièrement, ô poète futur, les exemplaires grecs et latins : puis, me laisse toutes ce^ vieilles poésies franchises aux jeux floraux de Toulouse et au Puy de Rouan Î comme rondeaux, ballades, virelais, chants royaux, chansons et autres telles épice- ries qui corrompent le goût de notre langue, et ne servent sinon à porter témoignage dé notre ignorance. Jette-toi à ces plaisants épigrara- mes,non point comme font aujourd’hui un tas de faiseurs de contes nouveaux qui en un dixàin sont contcns n’avoir rien’ dit qui vaille aux neuf premiers vers, : pourvu qu’au dixième ’ il y ait le petit mot pour rire,’mais à "l’imitation d’un ’Martial ; ou de quelque antre biènVJap- prouvé ; si la’ lascivité rie tévplaft, :>nïêiè le pro- fitable avec lé doUx ;’distille avec un style cou- lant, et non scabreux dé tendres élégies, à l’exemple d’un Ovide, d’un Tibulle et d’un Properce ; y entremêlant quelquefois de ces