clair ou vert-pomme et un chapeau orné de fleurs, — mérite sans doute considération ; mais n’existe-t-il pas d’autres bibliothèques, et même des bibliothèques spéciales à leur ouvrir ?…
Il y avait aux imprimés dix-neuf éditions de Don Quichotte. Aucune n’est restée complète. Les voyages, les comédies, les histoires amusantes, comme celles de M. Thiers et de M. Capefigue, l’Almanach des adresses, sont ce que le public demande invariablement, depuis que les bibliothèques ne donnent plus de romans en lecture.
Puis, de temps en temps, une édition se dépareille, un livre curieux disparait, grâce au système trop large qui consiste à ne pas même demander les noms des lecteurs.
La République des lettres est la seule qui doive être quelque peu imprégnée d’aristocratie, car on ne contestera jamais celle de la science et du talent.
La bibliothèque d’Alexandrie n’était ouverte qu’aux savants ou poëtes connus par des ouvrages d’un mérite quelconque…
Mais aussi l’hospitalité y était complète, et ceux qui venaient y consulter les auteurs étaient logés et nourris gratuitement pendant tout le temps qu’il leur plaisait d’y séjourner.
Et, à ce propos, permettez à un voyageur qui en a foulé les débris et interrogé les souvenirs, de venger la mémoire de l’illustre calife Omar de cet éternel incendie de la bibliothèque d’Alexandrie, qu’on lui reproche communément. Omar n’a jamais mis le pied à Alexandrie, quoi qu’en aient dit bien des académiciens. Il n’a pas même eu d’ordres à envoyer sur ce point à son lieutenant Amrou. La bibliothèque d’Alexandrie et le Sérapéon, ou maison de secours, qui en faisait partie, avaient été brûlés et détruits au ive siècle par les chrétiens, — qui, en outre, massacrèrent dans les rues la célèbre Hypathie, philosophe pythagoricienne. — Ce sont là, sans doute, des excès qu’on ne peut reprocher à la religion ; mais il est bon de laver du reproche d’ignorance ces malheureux Arabes, dont les traductions nous ont conservé les merveilles de la philosophie, de la médecine et des sciences grecques, en y ajoutant