Au moment où Archambault de Bucquoy, averti par son domestique, regagnait sa voiture, l’exempt, accompagné de six gendarmes, voulut l’arrêter. Les gens du cabaret sortirent et cherchèrent à s’y opposer. Il voulut se servir de ses pistolets, mais la maréchaussée avait reçu des renforts.
On fit remonter le voyageur dans sa voiture entre deux exempts ; les gendarmes suivaient. On arriva bientôt à Sens. Le prévôt interrogea d’abord tout le monde avec impartialité, puis il dit au voyageur :
— Vous êtes l’abbé de la Bourlie ?
— Non, monsieur.
— Vous venez des Cévennes ?
— Non, monsieur.
— Vous êtes un perturbateur du repos public ?
— Non, monsieur.
— Je sais que, dans le cabaret, vous avez prétendu vous appeler de Bucquoy ; mais, si vous êtes l’abbé de la Bourlie, se disant marquis de Guiscard…, vous pouvez l’avouer, le traitement sera le même : il s’est mêlé aux affaires des Cévennes : vous vous êtes compromis avec les faux saulniers… Qui que vous soyez, je suis obligé de vous faire conduire dans les prisons de Sens.
Archambault de Bucquoy se trouva là avec une trentaine de faux saulniers dont le présidial de Sens faisait le procès ; le prévôt de Melun, envoyé pour cette affaire, regarda son arrestation comme imprudente et légère. Toutefois, plusieurs charges pesaient déjà sur lui.
Il avait été d’abord militaire pendant cinq ans, puis il était devenu ce qu’on appelait alors petit-maître… et ensuite, « sans s’inquiéter de la religion chrétienne, » s’était mis de celle « que certains prétendent être celle des honnêtes gens, » ce qu’on appelait alors déiste.
Une aventure dont on ne connaît pas bien les détails, mais qui semble se rapporter à l’amour, jeta le comte de Bucquoy dans une sorte de dévotion trop exagérée pour avoir paru so-