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LORELY

roller. N’est-ce pas fête au palais ? Qu’importe qu’il ne soit pas l’heure pour le peuple, s’il est l’heure pour le prince ? D’ailleurs, c’est bientôt le moment de notre assemblée définitive, à la taverne des Chasseurs j le jour est proche, Flaming ! et ce sera le jour de demain, peut-être : c’est pourquoi il faut se tenir debout et la ceinture serrée, comme à la veille des saintes Pâques !… Mais qu’est donc devenu Diego ?

flaming. Te défierais-tu de lui ?

roller. De lui ? oh ! non ; c’est le cœur le plus brave et le plus loyal que je connaisse, mais aussi, c’est la plus pauvre tête que j’aie sondée. Ces hommes du Midi n’ont pas plutôt avalé trois ou quatre bouteilles de bière, qu’il n’y a plus moyen d’en tirer une parole sensée ni une action raisonnable.

flaming. Eh bien ?

roller. Eh bien ! tu sais qu’il a reçu ce soir ses lettres pour Heidelberg, et l’argent de sa route. J’ai des inquiétudes sur tout cela. Adieu.

flaming. Non, je m’en vais avec toi.

roller. Pourquoi ne restes-tu pas ? Tu as un oncle chambellan, tu peux prendre ta part des plaisirs aristocratiques, toi. Et qui sait ? Une de ces grandes dames qui se sera brouillée la veille avec son amant te fera peut-être l’aumône d’un coup d’œil : ce sera honorable pour l’université.