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Page:Nerval - Lorely, 1852.djvu/345

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Il est vrai que ce serait la France qui la lui devrait, puisqu’il est né dans le comté de Foix ; mais Rotterdam doit bien quelque chose au souvenir de cet illustre proscrit.

Au bout de la ville, au-delà d’une porte sombre qui semble un arc de triomphe des Romains, on rencontre l’embarcadère du chemin de fer d’Amsterdam, qui se dessine dans le goût du gothique anglais au milieu des villas et des jardins. Une heure après, j’arrive à La Haye en traversant de riantes prairies éclairées du soleil couchant.

III. — La kermesse de La Haye.

De la station de La Haye, que ses gens appellent S’Gravenhage, il y a encore un kilomètre de marche pour gagner la ville. La nuit était venue, j’ai suivi une rue très-belle, voyant peu à peu étinceler le gaz des boutiques et de plus en plus s’augmenter la splendeur des étalages, jusqu’à la place du Marché. Arrivé là, je ne sais quelle animation extraordinaire, quels sons lointains de violons et de trompettes, entremêlés de coups de grosse caisse, me révélèrent l’existence d’un divertissement public. Une petite rue très-propre, mais toute bordée de fruitiers, de marchands de tabac, de merciers et de pâtissiers, me conduisit sur la droite à une grande place plus silencieuse, entourée d’hôtels et de cafés.