Page:Nerval - Petits Châteaux de Bohême, 1853.djvu/64

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cure fourberie que je saurai bien démêler. — Décidément, je prends mon parti, je cours à la Villa-Reale. (Il revient.) Sur mon âme, ils approchent ; c’est la même mantille garnie de longues dentelles ; c’est la même robe de soie grise… en deux pas ils vont être ici. Oh ! si c’est elle, si je suis trompé… je n’attendrai pas à demain pour me venger de tous les deux !… Que vais-je faire ? un éclat ridicule… retirons-nous derrière ce treillis pour mieux nous assurer que ce sont bien eux-mêmes.

FABIO, caché ; MARCELLI ; la signora CORILLA, lui donnant le bras.

MARCELLI. — Oui, belle dame, vous voyez jusqu’où va la suffisance de certaines gens. Il y a par la ville un cavalier qui se vante d’avoir aussi obtenu de vous une entrevue pour ce soir. Et, si je n’étais sûr de vous avoir maintenant à mon bras, fidèle à une douce promesse trop longtemps différée…

CORILLA. — Allons, vous plaisantez, sei-