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VOYAGE EN ORIENT.
ne pas douter que sa condition d’esclave ne fût très-supérieure à celle des pauvres Égyptiennes employées aux travaux les plus rudes, et malheureuses avec des maris misérables. Lui donner la liberté, c’était la vouer à la condition la plus triste, peut-être à l’opprobre, et je me reconnaissais moralement responsable de sa destinée.
— Puisque tu ne veux pas rester au Caire, lui dis-je enfin, il faut me suivre dans d’autres pays.
— Ana enté sava-sava (moi et toi, nous irons ensemble) ! me dit elle.
Je fus heureux de cette résolution, et j’allai au port de Boulaq retenir une cange qui devait nous porter sur la branche du Nil qui conduit du Caire à Damiette.