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Page:Nettement - Études critiques sur le feuilleton-roman, 1re série, 1847.djvu/22

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4 INTRODUCTION,

indiflereiits, les légitimistes, qui concourent, dans une proportion assez forte, à la fortune de ce journal. Dans les temps ordinaires, la Presse, car c’est d’elle qu’il s’agit, ne se met pas beaucoup en frais pour contenter cette dernière partie de ses souscripteurs. Quelques hommages rendus aux vertus presque surhumaines de madame la Dauphine, une mention respectueuse des grâces toutes royales et des manières chevaleresques du vieux roi Charles X, suffisent pour donner satisfaction aux très-indulgents lecteurs de la Presse, qu’on régale en outre de quekjues épigrammes assez finement acérées contre les ridicules et les prétentions de l’aristocratie de la médiocrité, qui, depuis quinze ans qu’elle est au pouvoir, n’a encore appris ni à saluer, ni à marcher, ni à se lever, ni à s’asseoir devant les nouvelles majestés qui siègent aux Tuileries. La plume spirituelle de madame Sophie Gay et celle de M. le vicomte de Launay, pseudonyme transp ;irent et assez semblable à ces g.izes qui n’onl l’air de cacher que pour mieux at-Uivv ies regards sur les objets qu’elles enveloppent sans les couvrir, font merveille dans ce commerce de sentiments et d’épigrammes. On trouve le moyen de contenter tout le monde, sans avoir lieu d’être mécontent soi-même. On dit au château au’on rallie les léiritimistes ; on dit ailleurs (jue, le cas échéant, on se rallierait sans ti’()p de résistance à ceux-ci. En un mot, on exploite la politique en partie double, et, à l’exemple deVespasien, (jui trouvait que l’argent n’avait pas d’odeur, on pense <ju(’, connue il n’a pas de cocarde, de (pielque part qu’il vieinie il doit être le bienvenu.