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Page:Nettement - Études critiques sur le feuilleton-roman, 1re série, 1847.djvu/24

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« INTRODUCTION.

il fallut répondre, et la Prc !--se s’en tira par un galimatias dans lequel elle accommoda son respect pourHenri de France avec ses sentiments connus pour le château, et où elle déploi-a la conduite des journaux royalistes (}ui avaient entraîné un prince, si recommnndable du reste, à taire un voyage contraire à ses intérêts, sans parler de ceux de la Prcs.ie, qu’il mettait à une si cruelle épreuve.

Qui ne conçoit ([u’avec une politique aussi nette et aussi haute dans la première partie du journal, on ait besoin de mettre .Ualhilde, la Reine Margot ou tel autre ouvrage de ce genre, dans le feuilleton, afin de maintenir le niveau de l’abonnement ? D’un autre côté, cette absence de netteté politique est nécessaire, car la combinaison de la presse à 40 francs peut se réduire à ce double mécanisme : adopter une politique assez vague pour n’éloigner piM’sonne, et rendre par tous les moyens et à tout pt ix le feuilleton littéraire assez attrayant pour attirer tout le monde.

Ce que la Presse est pour les opinions de droite, le Siècle, cette autre grande fortune du journalisme à 40 francs, l’est pour b’s opinions de gauche. 11 a plutôt des velléités que des volontés révolutionnaires ; il a plutôt un instinct qu’un esprit franchement démocratique. C’est un tribun trembicur qui s’épouvante au bruit de sa voix ; qui demande, et qui a j)eur d’obtenir ; (pii atlacjue, et qui a peur de blesser. Que vous dirai-je ? c’est l’expression de M. Odilon Bariot, honnête homme, orateur remarquable, mais, de tous les Gracques, le plus timide, pour ne pas dire le plus poltron ; nous parlons, bien