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Page:Nettement - Études critiques sur le feuilleton-roman, 1re série, 1847.djvu/25

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INTRODUCTION. 7

entendu, de la poltronnerie politique qui empêche d’entreprendre, et non de l’absence de courage personnel, dont nous ne voudrions accuser personne, et M. Odiloii Barrot inoins que personne. Le Siècle est donc quelquefois très-énergique dans la théorie, mais toujours plus que modéré dans l’application. Il voudrait l’abolition des lois de septembre sur les délits de presse érigés en crimes de lèse-majesté, mais il ne la veut pas très-fortement ; il fait des vœux pour le rétablissement de l’économie dans nos finances, mais il n’entend, dans aucun cas, aller jusqu’au refus des subsides pour en arrêter le gaspillage ; dans la question de réforme, la plus importante de toutes les questions, parce qu’elle comprend toutes les autres, il ne va pas plus loin que la translation de l’élection au chef-lieu, l’adjonction des capacités et la liste des incompatibilités. Comme il est honnête, il s’élève avec beaucoup de force contre les actes déshonorants des ministres qui n’appartienfjent pas au centre gauche ; comme il est timide, il trouve des excuses à la politique de M. Thiers quand celui-ci est au pouvoir, et il répète, avec tant de bonhomie qu’on est véritablement tenté de le croire sincère, que le chef du cabinet du 1^ mars était sur le point d’avoir du courage, quand une volonté souveraine est venue le déranger dans le cours de ses défaillances envers l’ÂFiglelerre. M. Thiers, à entendre le Siècle, allait en venir à la dignité, à l’énergie, à l’action ; seulement, pour y arriver, il avait fait comme La Fontaine se rendant à l’Académie, il avait pris le plus long. En réstnné, le Siècle ressendile un peu à ces sol-