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Page:Nettement - Études critiques sur le feuilleton-roman, 1re série, 1847.djvu/27

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INTRODUCTION. 9

l’empire de quelle situation a-t-on vu se produire cette révolution opérée dans la presse périodique, dont la base s’est trouvée complètement changée, changée à ce point qu’au lieu de vivre par les convictions politiques auxquelles elle répondait, par des idées dont elle était l’organe, elle n’a plus vécu que par des scandales littéraires, en tapissant les feuilletons de débauches intellectuelles, comme on voit, dans les boutiques mal famées, des gravures obscènes solliciter les regards du passant ? Ici la question s’agrandit. Nous voici amenés à chercher, autour et au-dessus de la presse périodique, les circonstances littéraires ou autres qui ont favorisé l’avénement du feuilleton-roman. Cherchons d’abord, dans la littérature proprement dite, si les faits y sont en harmonie ou en désaccord avec cette grave perturbation qui est venue changer de fond en comble les conditions de la presse périodique.

Entrez au théâtre, dites-moi où en est la littérature dramatique ? A-t-elle été assez pure pour se regarder comme flétrie par le contact du feuilleton-roman ? Il y a des gens qui affirment avoir vu, sur différents théâtres de Paris, des pièces ([u’on appelle Marie Tudor, Lucrèce Borgia, Àngèle, Angelo, Marion de l’Orme, Le Roi s’amuse, Vautrin, le Fi(s delà Folle, Àntony, Roherl-Macaire, Ruy-Blas, ouvrages qui sont loin de puiser leur principal attrait dans la morale. Ne serait-ce là qu’une exception ? Il est facile de s’en assurer. Quels ont été les auteurs qui ont régné sur nos théâtres dans ces derniers temps, et qui résument par conséquent le mieux les tendances de notre littérature dramatique ?