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Page:Nettement - Études critiques sur le feuilleton-roman, 1re série, 1847.djvu/29

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IjSÏRODUCTION. h

Antoinette, la reine douloureuse, s’élevant en t’ace du poëte dans l’histoire, et la tour du Temple, où cette majesté, autrefois adorée de tout un peuple, épuisa la douleur humaine jusqu’à la lie, projetant sur notre époque son ombre mélancolique, n’ont pu désarmer cette plume vraiment régicide, car le déshonneur tue encore mieux que la hache, et le théâtre de M. Victor Hup ;o a été comme une claie sur laquelle il a traîné impitovablement ce type si l>eau et si touchant de la reine, qui, dans les monarchies, représente la douceur auprès de la force, et la grâce tempérant la majesté. Comme si ce n’était point assez de l’avoir prostituée à un aventurier dans Marie Tudor, et d’avoir compté les perles de sa robe pour y mettre autant de taches de sang et de boue, il a repris son œuvre avec amour dans Riuj-Blas, et ne s’est trouvé satisfait que lorsqu’il a eu jeté le pan d’un habit de livrée sur le manteau royal. Sait-on la portée de cette poétique, et du succès qu’obtinrent de pareils ouvrages ? Il faut le dire sans détour. — « Vous voyez bien, là-bas, au-dessus de vos « têtes, crie M. Victor Hugo aux jalousies qui fermentent dans les derniers ranpjs de la société, vous voyez « bien là-bas cette femme assise sur la pourpre, qui, le « sceptre en main et la couronne en tête, a jusqu’ici « obtenu vos hommages, en un mot, la reine ? Eh bien î « je vais la prendre par la main et la f-àive descendre « jusqu’à ce qu’elle soit sous vos pieds. Je veux vous « venger de cette longue obligation de respect (jui vous « a été imposée envers elle, et Aiire en sorte que les « humiliations dont je la couvrirai égalent les honnnages