Aller au contenu

Page:Nettement - Études critiques sur le feuilleton-roman, 1re série, 1847.djvu/30

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

1-2 INTRODUCTION.

« que vous lui avez rendus. Le visage que vous êtes « fatit^ués de trouver auguste et majestueux, je le " barbouillerai de boue et de mépris î Le trône et le « coin de rue, le manteau royal et la souquenille du « laquais, le bourreau et la reine, se trouveront rapproches sur la scène, et ma plume, comme un niveau écrasant, se promènera dans les hautes sphères « pour tout abaisser. Applaudissez maintenant, car « tout ce qui était au-dessus de vous est maintenant « au-dessous ! Applaudissez, car, pour satisfaire vos « rancunes et vos envies, j’ai raccourci de toute la tète « les grands principes de société ! Applaudissez, car « cet éclat qui vous offusquait, je l’ai noyé dans la « fange ! Applaudissez, car d’aujourd’hui vous êtes « vraiment princes, vraiment souverains : vos haillons « sont encore moins souillés que cette pourpre ; vos vices sont moins hideux que ces vices couronnés, et « ces rois si superbes, votre mépris a le droit de leur « crier : A genoux l » On le voit, à travers tous ces noms empruntés aux siècles passés, il y a de la pique et du bonnet rouge sous les principaux drames de M. Victor Hugo. C’est une terreur littéraire, c’est un 95 théâtral, succédant à la terreur et au 95 politique. La poétique de M. Alexandre Dumas et celle de M. Scribe appartiennent à des genres différents, et elles attaquent la société par un autre bout, mais elles l’attaquent d’une manière aussi dangereuse. Presque tout le théâtre du premier est emprunté, sinon à l’époque, au moins aux idées et aux sentiments de la régence. On ne j)cuL pas dire précisément que les lois de