Aller au contenu

Page:Nettement - Études critiques sur le feuilleton-roman, 1re série, 1847.djvu/34

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

16 INTRODUCTION.

éinoussés, dont la caducité a besoin d’être réveillée par la vivacité des images qu’on présente à leurs yeux. Vous le voyez, le théâtre en général n’a guère rien à reprocher au feuilleton-roman. Parlons plus vrai, le feuilleton-roman n’est qu’un théâtre mobile qui va chercher les spectateurs, au lieu de les attendre. Mêmes images, mêmes sentiments, mêmes idées, même morale ; mêmes drames et souvent aussi mômes auteurs. Continuons nos recherches. Interrogeons la littérature sérieuse, soit qu’elle s’applique aux idées et par conséquent qu’elle demeure dans le domaine philosophique, ou qu’elle s’applique aux faits et qu’elle descende ainsi dans le domaine de l’histoire. Celle-là, du moins, dira-t-on, n’a aucune complicité à se reprocher dans les immoralités dont vous exposez le triste tableau.

C’est ce que nous ne saurions admettre. Qu’y a-t-il au fond de ces systèmes sur les faits et sur les idées qui ont obtenu tant de crédit de nos jours ? un fatalisme sans conscience, un panthéisme latent ou avoué. N’avez-vous pas lu ces philosophes, ces historiens qui considèrent toutes les actions humaines comme divines, c’est-à-dire comme d’une moralité égale ? 11 n’y a pas de crimes, il n’y a pas de vertus ; il y a des manifestations nécessaires des forces intellectuelles. Le succès est divin, il n’y a d’humain que le revers et la chute. Ce ne sont pas des écrivains vulgaires qui ont développé ces maximes, de ces inconnus de la pensée dont la voix ne compte pas dans le monde. Lisez les livres it’<. hommes qui sont aujourd’hui ministres ou I