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Page:Nettement - Études critiques sur le feuilleton-roman, 1re série, 1847.djvu/42

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24 JMRODUCÏION.

siège formidable du haut (luquel on prononce sur l’honneur, la vie, la lihcrtô de ses semblables. Non que nous veuillons dire, d’une manière absolue, qu’un peuple puisseêtre jugé d’après sa statistique criminelle, et qu’il faille faire asseoir la société française tout entière sur le banc des accusés. Nous affirmons seulement que dans la nature des affaires qui se succèdent, dans leur caractère, dans leur portée, on peut trouver de précieuses indications sur l’influence exercée par ceux qui tiennent en main la direction des destinées sociales. INous comparerions surtout volontiers ces affaires hors de ligne, qui, se produisant tout à coup, absorbent l’attention générale, à autant de soupiraux ouverts sur la situation.

Le procès qui amena un des bureaux de la ville de Paris sur les bancs de la cour d’assises, est de ce nombre. Il ne s’agissait point ici d’un fait isolé, mais d’un fait collectif ; c’était toute une division d’une de nos grandes administrations, qui était mise en cause ; les hommes dont il était composé n’étaient pas au nombre de ces êtres dégradés et exceptionnels, en dehors du mouvement général des sentiments et des idées ; c’étaient des hommes du monde qui, pour la plupart, avaient joui, jusqu’à leur mise en accusation, d’une considération attestée par plusieurs témoins devant le jury. Les faits produits à l’audience ont révélé, non-seulement la manière de voir et de sentir d’un ou deux individus isolés, mais l’esprit qui régnait dans toute une division administrative, les discours qu’on y tenait, les idées qu’on y professait sur les droits et les