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Page:Nettement - Études critiques sur le feuilleton-roman, 1re série, 1847.djvu/45

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INTRODUCTION. 27

obtenir les employés mis en cause ? Un avantage pom* leur fortune privée. Que faisaient-ils pour cela ? Ils donnaient arbitrairement l’argent de la ville de Paris. Que veulent obtenir, dans les élections, les ministres et les ministériels ? Un avantage pour leur fortune politique. Que font-ils pour cela ? Ils donnent arbitrairement l’argent de la France. La main sur la conscience, ne pensez-vous pas que cette conduite politique ait eu quelque influence sur la conduite privée des gens dont il s’agit ? Les exemples ne remontent pas, ils descendent, et, quand on voit les hommes qui gouvernent consulter leurs convenances particulières, lorsqu’il s’agit de prononcer sur les intérêts publics, il est difficile que la contagion ne se répande pas de proche en proche sur les caractères prédisposés à cette maladie morale.

Il y a un fait dans ce procès de l’Hôtel-de-ville où l’analogie de la morale politique en vigueur, avec la morale administrative qu’un arrêt plein d’équité a flétrie, devient pour ainsi dire palpable. Un des plus graves reproches adressés aux prévenus, c’est d’avoir souvent désigné le tracé des nouvelles rues qu’il s’agissait d’ouvrir, avec l’intention évidente de favoriser les intérêts particuliers qui étaient liés aux leurs, et non pour obéir à des considérations tirées de l’intérêt public ; d’avoir usé d’un pouvoir arbitraire et discrétionnaire, dans les questions d’alignement ; d’avoir été ici injustes en refusant de satisfaire des demandes légitimes, là, partiaux jusqu’à la faveur en accueillant des demandes déraisonnables. Est-il un seul de ces ca-