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à l’hôtel… quelqu’un… envoyé par madame l’abbesse… du Trésor, pour…

— Oh ! ciel, ma fille serait-elle malade ! s’écrie le duc avec effroi.

— Non, monseigneur… c’est madame Desormes, qui a une lettre à…

— Madame Desormes ici ! interrompt le maréchal… dans une anxiété extrême… il est arrivé quelque malheur à ma fille… j’en suis certain.

Et le maréchal se lève, court vers la porte de la bibliothèque, où il croit trouver madame Desormes seule. Septimanie s’élance dans les bras de son père.



V

UNE DE PLUS


— Quelle pâleur ! s’écrie M. de Richelieu, en faisant asseoir sa fille auprès de madame d’Aiguillon ; voyez donc, ma tante, elle est prête à se trouver mal !

Madame d’Aiguillon et madame de Lauraguais s’empressent à soigner Septimanie dont plusieurs jours et plusieurs nuits passés dans les larmes ont sensiblement altéré la santé ! elle éprouve surtout une oppression qui l’empêche de parler ; elle s’efforce en vain de répondre aux questions dont son père l’accable.

Si monseigneur veut lire cette lettre, dit madame Desormes, elle doit l’instruire de la triste cause de notre voyage. Le maréchal prend la lettre… mais à peine en a-t-il lu quelques lignes qu’il se laisse tomber sur un siège, en s’écriant :

— Quelle horreur !… grand Dieu !… est-il possible !… morte !!… morte !!!…

— Hélas oui ! dit Septimanie, que l’émotion de son père attendrit, et qui retrouve la parole pour épancher sa douleur, je l’ai vue mourir !… je crois encore entendre les cris que