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X

LE MARIAGE


Pendant ce temps, le comte de Gisors retenu à Metz s’éton­nait de ne pas trouver un mot sur le premier intérêt de son cœur dans les lettres qu’il recevait de son père. Il est vrai que le maréchal de Belle-Isle, tout occupé de son commande­ment, pouvait oublier de parler du mariage que les préparatifs de la guerre forçaient à retarder ; mais le comte Louis, tout en expliquant ce silence par une foule de raisons plausibles, en éprouvait une tristesse trop profonde pour n’être pas un juste pressentiment.

Que devint-il, hélas, en lisant ces articles dans la Gazette de France ?

« 5 février 1756. — Leurs Majestés le roi et la reine ont signé le contrat de mariage du comte d’Egmont, brigadier de cavalerie, mestre de camp d’un régiment de son nom, avec mademoiselle de Richelieu. »

Et deux pages après, dans la même gazette, qui ne parais­sait alors que tous les huit jours :

« Casimir, comte d’Bgmont, Pignatelli, grand d’Espagne, première classe, épousa le 10 de ce mois, en secondes noces, Sophie-leanne-Louise-Armande-Septimanie de Richelieu, fille du maréchal duc de Richelieu et d’Élisabeth de Lorraine de Guise. La bénédiction leur fut donnée dans la chapelle de l’hôtel de Richelieu, par l’évêque de Saint-Pons. Il y eut le soir, avant le souper, un feu d’artifice chinois, très-bien exécuté ; les cours, les jardins et façade de l’hôtel furent illuminés avec autant de goût que de magnificence. Le jeu, la musique, ont contribué à l’amusement de l’assemblée qui était composée des personnes de la cour les plus distinguées. Le comte d’Egmont est fils de feu Procope-Léopold Pignatelli,