Page:Nichault - La Duchesse de Chateauroux.djvu/204

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soin de faire les honneurs du souper, lui qui s’était montré si gracieux, si brillant au dîner, on vante les plaisirs de la soirée, on l’accable de remercîments pour les charmantes surprises du dernier tour de l’escamoteur, on ne peut obtenir de lui la moindre attention à ce qui se dit. La voix seule de madame de la Tournelle peut le sortir de sa pensée.

— Permettez-nous, Sire, dit-elle, de faire venir ce pauvre Amour pour remplir son carquois de bonbons, nous lui devons bien quelque reconnaissance.

— Ordonnez, dit le roi.

L’enfant, conduit par M. de Meuse, arriva bientôt ; les femmes mirent dans son carquois tout ce qui se trouvait sur les assiettes montées ; le roi y jeta sa bourse pleine d’or, et tous les courtisans, cherchant à imiter la générosité du maître, substituèrent un double louis au chocolat que renfermaient les papillotes à devises.

Cette petite fille, si choyée, si heureuse, qui depuis fit tourner tant de têtes, s’appelait mademoiselle Guimard.



XXXVIII

L’INCERTITUDE


LE DUC D’AYEN.

Eh bien, la chasse est donc décommandée ?

LE COMTE DE COIGNY.

Oui, monsieur le duc, le roi vient d’ordonner que les gondoles fussent prêtes à midi. Il veut aller se promener avec ces dames, si le temps le permet

LE DUC D’AYEN.

Le temps ! il est déjà fort clair, et le soleil ne tardera pas à paraître.

LE COMTE DE COIGNY.

Au retour, le roi travaillera avec les ministres.