Page:Nichault - La Duchesse de Chateauroux.djvu/205

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LE DUC D’AYEN.

Décidément il veut régner par lui-même.

LE COMTE DE COIGNY.

Mais ce doit être assez amusant ; à sa place, je m’en donnerais le plaisir.

LE DUC D’AYEN.

Sais-tu bien, mon cher Coigny, que j’ai souffert pour toi hier ; le roi en voulait terriblement à madame de Chevreuse, et tu faisais une mine…

LE COMTE DE COIGNY.

Je n’en fais pas mystère, lorsqu’il faut combattre contre tant de puissance, je me regarde comme vaincu ; tant qu’un roi tel que le aôtre n’a pas fixé son choix, il n’est pas un pauvre amoureux qui puisse dormir tranquille ; ce n’est pas que je convienne que je sois épris de madame de…

LE DUC D’AYEN.

lit qu’est-ce qui se donne la peine de convenir d’un secret que personne n’ignore ? Mais enfin, toi que cela touche de plus près qu’un autre, conçois-tu quelque chose à ce qui se passe ici ; d’Eduville assure que le roi est décidément brouillé avec madame de la Tournelle ; il prétend avoir làdessus des renseignements positifs. Madame de Ruffee pense qu’ils se sont raccommodés hier au moment où elle a reçu les tablettes.

LE DUC GÈVRES.

J’en doute ; ils ne se sont pas dit deux mots pendant tout le souper : je ne les ai pas perdus de vue, et j’en puis répondre : ma foi, je commence à croire ce que dit madame de Flavacourt.

LE COMTE DE COIGNY.

Que le roi ne sera jamais heureux près de madame de la Tournelle ? Ah ! mon Dieu ! vous me faites frémir. Si elle persiste a être cruelle, j’en connais qui ne le seront pas, et gare à leurs pauvres soupirants ; aussi quelle folie que de s’attacher à une étourdie, à une coquette !…

LE DUC GÈVRES.

Oh ! les plus sages sortiraient difficilement d’une semblable épreuve.