Page:Nichault - La Duchesse de Chateauroux.djvu/233

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teur de M. le Dauphin, la surintendance des postes à M. Amelot.

Pour remplacer le cardinal de Fleury dans le conseil, il fallait un homme d’État, un bon citoyen : le roi fait choix du maréchal de Nouilles, et le nomme ministre d’État. On pensa avec raison que l’amitié de madame de la Tournelle pour le maréchal était pour beaucoup dans cette nomination ; mais comme le maréchal jouissait d’une grande considération, on l’approuva. On ne vanta pas moins le chou des nouveaux chevaliers de l’ordre, parmi lesquelles madame de la Tournelle eut le hou esprit de faire admettre son ennemi déclaré, le duc de Luxembourg. Les autres étaient les dites de Brissac, de Boufflers de Biron, le comte de la Motte-Houdencourt, le marquis de Gassion, les comtes de Lautrec et de Coigny[1].

Le roi fit aussi une promotion de quatorze lieutenants généraux, trente maréchaux de camp, et soixante-dix-neuf brigadiers.

M. de Chavigny, regardé comme le plus grand politique, de la France, jouissait dans l’étranger d’une considération justement méritée : prudent, flegmatique, d’une pénétration rare, il fut nommé ambassadeur en Portugal, puis chargé d’une mission secrète en Allemagne.

Ces grades, ces faveurs, accordés au mérite ou à de longs services, produisirent un bon effet sur l’esprit de la nation.

Le cardinal laissait beaucoup de choses a réparer : soit par économie, la marine, le commerce extérieur avaient été négligés ; le temps n’était pas favorable pour les rétablir ; il fallait auparavant terminer la guerre entreprise pour la succession aux états de la maison d’Autriche ; il fallait surtout changer le théâtre de la guerre, reprendre l’offensive que nous avions perdue, rendre aux armes du roi leur supériorité et leur splendeur : une femme le voulait… ce fut l’ouvrage de deux campagnes.

  1. Fastes de Louis XV. — Gazette de l’année 1743.