Page:Nichault - La Duchesse de Chateauroux.djvu/85

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tesquieu. On ne savait pas auparavant ce que vous méritiez ; mais ils vous fixent et décident au juste ce qui est fait pour vous.

— C’est que vous eu rêvez de plus grands, n’est-ce pas ? Mais puisque vous avez de l’ambition, pourquoi ne vous voit-on pas plus souvent à Versailles ? dit madame de Mirepoix.

— Je vous en demande pardon, mais je hais Versailles. pane que tout le monde y est grand.

— C’est un orgueil que je ne vous passe point ; prétendre à des distinctions, et ne pas vouloir faire un peu sa cour !

— Ah ! madame, quand, dans un royaume, il y a plus d’avantage à faire sa cour qu’à faire son devoir, tout est perdu.

En ce moment, madame de Tencin interrompit M. de Montesquieu pour lui dire que tout le salon demandait avec instances le portrait en vers qu’il venait de faire de madame de Mirepoix. Il se défendit d’abord de l’avoir fait, ensuite il assura ne pas s’en rappeler un seul vers.

— Eh bien, l’abbé de Guasco, qui les sait par cœur, nous les dira, reprit madame de Tencin.

— C’est donc lui, le traître, qui vous a parlé de ce…

— Oui, c’est lui, vraiment, et comme il a commencé la trahison, c’est à lui de l’achever.

— Que deviendrai-je pendant ce temps-là ? dit madame de Mirepoix en riant.

— Votre modestie sera au supplice, mais bien moins encore que la malice de madame de Boufflers : et ces deux tourments réjouiront également tout le monde.

— Vous le voulez absolument, mesdames, dit l’abbé de de Guasco ; il m’arrachera les yeux, ajouta-t-il en montrant le président.

— Cela nous est égal, répondit madame de Tencin : et l’abbé dit les vers suivants :