La beauté que je chante ignore ses appas ;
Mortels qui la voyez, dites-lui qu’elle est belle,
Naïve, simple, naturelle,
Et timide sans embarras.
Telle est la jacinthe nouvelle,
Sa tête ne s’élève pas
Sur les fleurs qui sont autour d’elle ;
Sans se montrer, sans se cacher,
Elle se plaît dans la prairie,
Elle y pourrait cacher sa vie,
Si l’œil ne venait l’y chercher.
Mirepoix reçut en partage
La candeur, la douceur, la paix ;
Et ce sont, entre mille attraits,
Ceux dont elle veut faire usage,
Pour altérer la douceur de ses traits :
Le fier dédain n’osa jamais
Se faire voir sur son visage.
Son esprit a cette chaleur
Du soleil qui commence à naître :
L’hymen peut parler de son cœur,
L’amour pourrait le méconnaître.
— Il sait fort, bien à quoi s’en tenir sur ce point, dit madame de Boufflers à voix basse à M. de Fimarcon, et personne n’est dupe de la supposition.
— Quoi, vous pensez… ?
— Ce que vous pensez aussi, reprit-elle ; mais nos prudes sont ainsi, elles prennent toutes un poêle pour chanter leurs rigueurs. Quand je serai vieille, j’aurai aussi quelque auteur célèbre à ma suite, comme on a un chien pour mordre ses ennemis. Personne alors n’osera plus m’attaquer[2].
Ce petit cours de médisance fut interrompu par M. Du-