Page:Nichault - Le Mari confident.pdf/162

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que de me laisser donner un coup d’épée par toi, je t’offre ce plaisir de grand cœur, je ne serais pas fâché d’avoir à soigner une blessure grave, cela me désennuierait.

— C’est possible ; mais comme cela ne me rendrait pas ce que je pleure, j’aime autant accepter ton autre proposition ; et avoir recours à ton bijoutier. Ah ! pourquoi ai-je cédé à ta curiosité !… à tes ridicules instances… qu’avais-je besoin de me vanter à toi de mon bonheur ? C’était une fatuité… le ciel m’en a puni… pourvu qu’elle aussi ne m’en punisse pas.

— Quelle idée ! comment saurait-elle ce qui se passe entre nous deux seuls.

— Je l’ignore, mais un démon familier l’instruit de tout ce que nous faisons ; et je ne serais pas étonné que malgré le mystère que je vais mettre à commander à Fossin un flacon tout semblable au défunt, elle ne me dise un beau jour :

— Eh bien, vous avez donc jeté mon flacon par la fenêtre ?

— Si cela arrivait, je ferais aussitôt maison nette, dit Adalbert, car j’aurais la preuve d’un espionnage domestique que je ne pourrais tolérer.

— C’est bien plutôt le bavardage des gens de la princesse qu’on peut accuser d’apprendre à tout