Page:Nichault - Le Mari confident.pdf/236

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— Ah ! vraiment, je n’en ai qu’un, répondit César, mais il suffit pleinement à ma justification.

— Tu nous le diras, j’espère, et tout de suite, car nous ne voulons pas te laisser le temps de le chercher ?

— Il ne le trouverait pas, dit Calpurnie du ton le plus amer.

— J’aimerais autant que vous eussiez la bonté de le deviner, reprit en souriant l’accusé ; mais je pense que le bonheur de la victime doit obtenir la grâce du bourreau.

Et se laissant aller, à l’exemple de Clotilde, au danger de l’apologue, il ajouta :

— On ne saurait plaindre la belle Pompéia, en la voyant si bien entourée d’hommages et d’adorations de tous genres, on doit même la féliciter de pouvoir recueillir tant de soupirs amoureux, sans avoir à craindre la jalousie d’un mari, et c’est sur sa bonne foi, sa franchise même, que je compte pour plaider en ma faveur ; comment me ferait-elle un crime de l’avoir rendue à la liberté dont elle use si bien !

Heureusement pour l’imprudent César, qui commençait à confondre son rôle avec sa situation, il fut interrompu par les instances réitérées que chacun adressait au jeune Horace pour en