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naissances, des morts, des testaments, des nominations, des destitutions et même des voyages. Espèce de journaux ambulants assez complaisamment attendus dans les salons de Paris, et reçus avec une considération, une bonne grâce toutes proportionnées à l’importance de la nouvelle qu’ils apportent.

M. de Grandménil visitait en ce moment l’Italie, non pas poussé par la noble curiosité de voir tout ce qu’elle réunit d’admirable en beaux sites, en monuments, en objets d’art, non pas entraîné par le plaisir de se trouver au milieu de tant de choses et de noms célèbres ; mais uniquement parce qu’il regardait ce voyage classique comme un devoir imposé par l’usage aux gens de bonne compagnie, comme le dénoûment indispensable de l’éducation d’un homme comme il faut. En conséquence, temples, palais, antiquités, il se faisait tout montrer avec la plus scrupuleuse exactitude, classait les noms, retenait les dates, distinguait les auteurs des fondateurs, les destructeurs des régénérateurs ; mais son attention, entièrement captivée par ces détails, semblait dédaigner le sujet principal. Peu lui importait qu’un monument, une ruine lui rappelât les triomphes de la vieille Rome ; qu’une statue, un tableau, lui offrît un mo-