Page:Nichault - Le Mari confident.pdf/267

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subite l’esprit troublé de Clotilde et renversa d’un seul coup tous les projets insensés qu’elle méditait.

— Allez, dit-elle à Sosthène en faisant un effort sur elle-même, ne perdez pas un instant pour prévenir les imprudences de cette folle princesse et ce qui en résulterait pour l’honneur de votre ami, ne pensez qu’à le sauver de la honte et de la mort.

— J’obéis, mais à une condition, c’est que vous me laisserez vous dire ce soir tout ce que j’ai sur le cœur ; c’est que vous écouterez mes avis, mes reproches, mes…

— Tout ce qu’il vous plaira, interrompit Clotilde, mais partez.

Joséphine attendait le départ de M. de Tourbelles pour venir demander à sa maîtresse quelle robe elle devait lui préparer. Joséphine la trouva tellement absorbée dans ses réflexions, qu’il fallut la questionner de nouveau.

— Qu’est-ce ?… que me demandez-vous ? dit madame des Bruyères sans sortir de son rêve ; si je veux le revoir ?… oui, sans doute… dussé-je mourir là… devant toute la cour… suffoquée par la contrainte… l’inquiétude… la terreur du coup qui l’attend.