Page:Nichault - Le Mari confident.pdf/273

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— C’est peut-être un piége qu’elle te tend ? Elle veut savoir si tu n’es pas en droit de soupçonner une autre femme d’une semblable preuve d’intérêt.

— Eh bien ! je la punirai de ce soupçon en le partageant. Qui sait ? J’ai peut-être inspiré sans m’en douter une passion moitié sainte et moitié profane à quelque dévote de Naples. N’importe, cette prière ne peut venir que d’une bonne âme, et je l’exaucerai.

— Quoi, tu vas t’affubler de cette chaîne ?

— Pourquoi pas ? J’en ai porté de plus lourdes.

— Au fait, s’il t’arrivait malheur, nous nous reprocherions d’avoir dédaigné ce secours apostolique.

— Seulement, garde-moi le secret de cette faiblesse.

— Sois tranquille. S’il est vrai que la princesse n’y soit pour rien, il restera enfoui pour jamais.

En disant cela, Sosthène fit remarquer à son ami, que s’il ne mettait pas mieux l’épingle de sa chemise, on pourrait apercevoir l’amulette. C’était bien ce que voulait Adalbert, mais il n’en convint pas, certain que la princesse se trahirait par un mouvement, une exclamation, en voyant qu’elle était obéie.