Page:Nichault - Le Mari confident.pdf/276

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le compte d’une anxiété impossible à dissimuler. Il s’approcha d’elle dans l’intention de la rassurer par son calme personnel et lui demanda comment elle se trouvait.

— Mal, très-mal, répondit-elle, et sans la crainte de faire une esclandre, je sortirais d’ici, j’y souffre trop.

— Ah ! gardez-vous en bien, dit Adalbert d’un ton suppliant, songez que tous les yeux sont sur vous.

Heureusement, Sosthène qui, guettait les moindres mouvements de la princesse, s’aperçut de la fureur qu’elle ne pouvait dominer et, frémissant de voir tomber cette rage sur le baron di Belcampo ou le marquis de Grandménil, que M. de Tourbelles devait présenter au roi, il accourut au secours de son ami, lui dit que l’ambassadeur le demandait, et crut l’arracher ainsi à toutes les conséquences d’une scène ridicule.

Ils arrivèrent près du duc au moment où il énumérait les titres et qualités qui donnaient au baron et au gentilhomme parisien le droit d’être présentés à leurs Majestés Napolitaines, et c’était, pour Sosthène, quelque chose de piquant que de voir assister Adalbert à l’éloge de ce monsieur, avec lequel il devait se couper la gorge le lendemain,