Page:Nichault - Le Mari confident.pdf/277

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ce qu’on n’aurait certes pas soupçonné à l’échange de leurs politesses et aux manières gracieuses qu’ils affectaient l’un pour l’autre.

Enfin, ce supplice de salon finit, la comédie fit place au drame et, pour les principaux acteurs, le reste de la nuit s’acheva dans de graves occupations. Le Florentin la passa à se fortifier par des frictions et des boissons toniques ; Adalbert à écrire, et Clotilde à prier.

Le jour paraissait à peine lorsque Joséphine, ayant prévenu ses camarades de la permission que lui avait donné sa maîtresse d’aller déjeuner à la campagne, se rendit, accompagnée d’une amie, à Santa-Lucia. Toutes deux s’établirent dans la barque qui devait les conduire à Portici, en commandant aux mariniers d’attendre, pour ramer, que la plus jeune en eût donné l’ordre, et d’emporter leurs filets ; tant d’autorité de la part d’une femme du peuple, tant de générosité unie à tant de misère apparente, auraient semblé suspecte partout ailleurs, mais à Naples, où tout s’explique par l’amour, les pêcheurs n’en firent pas seulement la remarque. Au bout d’un quart d’heure, ils virent arriver trois hommes masqués, que madame des Bruyères reconnut à leur taille pour être le marquis de Tourbelles, M. de Bois-