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Verdun et le chirurgien qui l’avait soigné lors de sa dernière maladie.

— Laissez partir cette barque, dit-elle en italien à ses mariniers, puis vous la suivrez à distance, en vous arrêtant quelquefois pour jeter vos filets. Vous ne toucherez le port qu’après avoir vu mettre pied à terre à ces trois passagers.

Sa volonté faite et son bateau amarré à vingt pas de celui d’Adalbert, elle le vit s’asseoir sur la rive pour y guetter l’arrivée de son adversaire, tandis que Sosthène et le chirurgien iraient à la recherche d’un endroit solitaire et approprié à leur projet.

Les regards d’Adalbert se portèrent d’abord sur la barque voisine, il la crut un moment conduite par des gens chargés de l’espionner ; mais la vue des filets que raccommodaient les femmes, et de tous les ustensiles de pêche que rassemblaient les hommes, dissipa bientôt ce soupçon.

Il tira de sa poche une lettre qu’on lui avait remise au moment de sortir et qu’il n’avait pas eu encore le temps de lire, il rompit le cachet, jeta l’enveloppe, et tomba dans une sombre rêverie à mesure qu’il avançait dans la lecture de cette lettre. L’arrivée du baron et de M. de Grandménil vint l’interrompre, il serra précipitamment le billet,