Page:Nichault - Le Mari confident.pdf/33

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les plus flétrissants… violer ses serments, désoler toute une famille… le monstre.

Voici ce que renfermait la lettre, cause de tant de douleurs chez Clotilde et de tant d’indignation chez sa mère :


À Madame la comtesse de Bois-Verdun.

« À votre âge ! douée de tant de beauté, d’agréments, avoir recours à la fraude quand il vous serait si facile de plaire sans ruse, tromper avant de savoir aimer ? Ah ! Madame, quel avenir promet ce début dans la vie… que de chances de supplices pour un mari méfiant par nature et trop fier pour payer la fortune par une tolérance dégradante. Ma philosophie ne saurait aller jusque-là, et c’est pour nous soustraire tous deux à une existence semée de reproches, de soupçons, de mots amers, de prévisions offensantes, que je me décide à vous abandonner à votre fortune, en vous priant de me laisser suivre tranquillement la carrière où je puis espérer quelque succès.

» Comme je ne me dissimule point le tort que notre séparation peut vous faire, je m’engage à ne m’opposer d’aucune façon à vos projets, à ne contrarier aucune de vos volontés par le moindre