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brités se donnent rendez-vous, où sans être obligés à aucun frais d’esprit, on jouit de celui des gens les plus aimables. Enfin, ces plaisirs variés, délicats, qui font du séjour de Paris un bonheur indispensable. Le climat de New-York était contraire à sa santé, et après deux ans d’habitation, il laissa Clotilde orpheline et riche héritière.

On pense bien qu’elle ne manqua pas de gens empressés de la servir en cette douloureuse occasion ; les premiers mois de son deuil accomplis, elle confia le soin de sa fortune à un vieil ami de son père et se disposa à revenir en Europe le plus tôt possible. Y revenir seule lui sembla très-pénible ; elle se rappela le projet qu’avait formé la marquise d’Almédarès d’aller passer l’hiver en Italie, qu’elle voulait visiter avant de rentrer en Espagne. Elle lui offrit de l’y accompagner, et la marquise accepta avec joie.

La marquise d’Almédarès avait un fils de vingt-deux ans que ses devoirs retenaient à la cour de Madrid, et sa mère, craignant pour les intérêts de fortune qu’il avait à La Havane, s’était décidée courageusement à faire le voyage, en compagnie d’un vieux serviteur et d’une jeune femme de chambre. Elle revenait assez mal récompensée de sa peine, et de plus atteinte d’une faiblesse de