Page:Nichault - Le Mari confident.pdf/41

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tions embarrassantes qu’on n’aurait pas manqué de lui adresser sur son mari ; elle s’était de plus établie comme veuve, et rien ne devant malheureusement la démentir, elle souffrait de tous les inconvénients du veuvage sans profiter de la liberté qu’il donne.

Le mystère répandu sur son passé, bien qu’il ne fût pas long, ayant piqué la curiosité de la marquise, elle avait essayé de l’éclairer ; mais en voyant la tristesse profonde qui s’emparait de Clotilde au moindre souvenir qui la reportait à l’époque où elle perdit sa mère, madame d’Almédarès changeait aussitôt de conservation et se contentait de plaindre son amie, sans jamais l’interroger : il en résulta entre elles une intimité qui rendait souvent à la marquise une fille qu’elle avait vu mourir, et à Clotilde la mère qu’elle pleurait.

Un vieil oncle d’Isidora d’Almédarès, autrefois attaché à l’ambassade d’Espagne en France, l’ancien général Vascova, venait d’écrire à sa nièce que, ne pouvant se faire à l’idée de la savoir ainsi seule en pays inconnus par elle, il se décidait à aller l’attendre à Naples ; il la suppliait de ne pas se faire désirer trop longtemps.

— J’ai de grandes obligations à mon oncle, dit madame d’Almédarès à Clotilde, c’est un de ces hom-