Page:Nichault - Le Mari confident.pdf/56

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deux fois sans qu’il l’eût entendue. Adalbert fut obligé de le tirer par le bras, en disant :

— Madame la duchesse te demande quand arrivera ton père.

— Demain soir, Madame, il a voulu se reposer un jour de plus à Rome ; s’il avait pressenti le bonheur qui l’attendait ici…

— Il ne serait pas venu un moment plus tôt, dit la duchesse en interrompant Sosthène. Le temps passe si vite et si agréablement à Rome. La comtesse de M… y est-elle toujours ?

— Oui, Madame, elle y reste pour prouver à tous ceux qui visitent l’Italie, qu’une femme du monde peut avoir le talent d’un artiste, et qu’une Française aimable est ce qu’il y a de plus aimable sur terre, ajouta Sosthène en regardant madame des Bruyères.

— Voilà qui est plus flatteur pour vous que pour nous, dit la marquise à Clotilde, mais comme nous sommes de l’avis de Monsieur, nous ne nous en fâcherons point, seulement vous êtes forcée de le justifier.

— Ou de me taire, dit Clotilde avec modestie, ce qui me paraît plus facile et plus sûr.

— Ah ! Madame, ne me punissez pas d’une partialité que vous rendez si excusable, s’écria Sos-