Page:Nichault - Le Mari confident.pdf/78

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

les agaceries de la princesse Ercolante et sur la manière gracieuse dont Adalbert y répondait, ne lui permettait pas de témoigner ni plaisir ni mécontentement de tout ce que lui disait Sosthène, et comme l’amour-propre aime à se flatter, tant de complaisance à l’écouter semblait au jeune de Tourbelle d’un bon augure, il en tressaillait d’espérance lorsque, à la fin d’un trio fort applaudi, la comtesse se leva tout à coup en le priant de lui donner le bras pour l’aider à passer dans un autre salon. Qu’on juge de sa joie ! lui demander un service après l’avoir entendu dire le prix qu’il attacherait à la moindre faveur d’elle. Disposer de lui avec ce despotisme charmant que les femmes emploient particulièrement envers ceux qu’elles préfèrent. Se montrer à son bras devant tant de gens qui lui portaient envie. C’était plus de bonheur que la raison de Sosthène n’en pouvait porter ; aussi lorsqu’il passa près de son ami, dans la galerie où celui-ci promenait de même, à son bras, la princesse Ercolante, ne put-il s’empêcher de serrer la main d’Adalbert en signe de contentement.

— Ah ! mon Dieu ! s’écria la princesse, comme la belle Clotilde est fière aujourd’hui, elle ne daigne pas me dire bonsoir ! Est-ce parce qu’elle